Première promotion d’infirmiers diplômés à Saint-Laurent-du-Maroni : une étape historique pour la santé en Guyane

Première promotion d’infirmiers diplômés à Saint-Laurent-du-Maroni : une étape historique pour la santé en Guyane

Le vendredi 29 août 2025 restera une date marquante pour l’Ouest guyanais. Neuf étudiantes ont officiellement reçu leur diplôme d’État d’infirmière, issues de la toute première promotion de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Saint-Laurent-du-Maroni, ouvert en 2022.

La cérémonie, organisée à la salle des fêtes Claudine Bertrand, a rassemblé élus, formateurs, familles et partenaires institutionnels pour célébrer ce succès collectif. Dans un territoire frappé par une pénurie chronique de soignants, notamment dans l’Ouest, cette réussite symbolise bien plus qu’une fin de cursus : c’est une avancée majeure pour l’accès aux soins.

Former sur place pour répondre aux besoins

Depuis plusieurs années, les établissements de santé de Guyane peinent à recruter du personnel infirmier, contraints de faire appel à des intérimaires venus de métropole avec un coût élevé et une instabilité du service. L’ouverture de l’IFSI de Saint-Laurent en 2022 a donc marqué un tournant : former localement des professionnels ancrés dans leur territoire, plus à même d’y rester durablement.

Des voix engagées

Patricia Saïd, vice-présidente de la Collectivité Territoriale de Guyane déléguée à la Santé et aux Solidarités, a salué ce moment « comme le début d’une histoire », rappelant que le soin est avant tout une question de valeurs et d’engagement humain.

Marie-Annick Lemki-Golitin, directrice générale de Projet Professionnel Plus et à l’origine de l’implantation de l’IFSI dans l’Ouest, a insisté sur le combat mené pour l’ouverture de cette formation :
« Nous avons dû nous battre pour prouver que nous pouvions le faire ici, en Guyane, pour les Guyanais. »

Des parcours inspirants

Les neuf diplômées ont témoigné de leurs difficultés mais aussi de leur persévérance.

  • Antoinette Antoine, désormais infirmière en néonatalogie au CHOG, confie avoir tenu « surtout pour [elle] et pour [sa] maman, [son] plus grand soutien ».

  • Raquel Jardim rappelle que ce sont « les patients qui [lui] ont donné l’envie de continuer ».

  • Rosalinda Frédéric, arrivée d’Haïti adolescente, voit dans ce diplôme « la fierté de toute [sa] famille » et l’accomplissement d’un rêve.

Une réussite collective

Avec un taux de réussite de 100 % pour cette première promotion, l’IFSI de Saint-Laurent-du-Maroni envoie un signal fort : la Guyane a la capacité de former ses propres soignants. Ces neuf nouvelles infirmières incarnent un espoir concret pour améliorer durablement l’accès aux soins dans une région où les besoins restent criants.